Chimère informatique ? Simple effet de mode appelé à disparaitre aussi vite qu’il est apparu ? Quoi qu’il en soit, le métavers interroge. Mais qu’est-ce que le métavers au fond ? Là où certains ne veulent y voir qu’un monde parallèle relevant de la science-fiction, d’autres ont déjà pris conscience des réelles possibilités qu’offre cette évolution incontournable du paysage numérique.
Le métavers, définition et présentation générale
Le terme en lui-même nous vient de la contraction de l’expression anglaise « meta universe ». Cette étymologie nous dit déjà beaucoup sur la signification de cette dénomination puisque le préfixe « méta » signifie « au-delà » et le suffixe « vers » est donc la contraction de « univers ». Il s’agit ainsi littéralement d’un « autre univers » ou encore d’un « univers situé ailleurs ». De manière plus pragmatique, on peut affirmer que le métavers est un monde numérique virtuel, parallèle au nôtre et dans lequel les internautes peuvent évoluer et interagir par le biais d’avatars qui les représentent. Il s’agit donc avant tout d’un espace collaboratif, que l’on présente parfois comme un internet immersif.
Ce concept trouve son origine dans un roman de science-fiction intitulé Simulacron 3, publié en 1964 aux États-Unis par Daniel F. Galouye, et dont l’intrigue se construit autour d’une machine destinée à simuler un monde virtuel et ses habitants à des fins d’études. Ce récit connait par la suite plusieurs adaptations télévisuelles ou cinématographiques, notamment celle de Rainer Werner Fassbinder en 1973 sous le titre Welt am Draht (Le Monde sur le fil en français). Mais celui qui invente le terme de « metaverse », c’est le romancier américain Neal Stephenson dans son roman futuriste publié en 1992, Snow crash (Le Samouraï virtuel en français). Bien que ce récit ait été rédigé longtemps avant que soit rendue possible l’implémentation d’un métavers, on le considère toutefois comme une sorte de cahier des charges qui anticipe les modes de fonctionnement de ce nouvel environnement.
Et aujourd’hui ? Les caractéristiques principales du métavers
Un environnement totalement immersif
Cet environnement nouveau peut être considéré comme une expérience à grande échelle de réalité virtuelle. De cette manière, celui qui pénètre dans cet univers perçoit et ressent les choses comme dans la réalité. Si l’on se réfère à la déclaration récente de Mark Zuckerberg qui, lorsqu’il a présenté son projet d’évolution de Facebook, a affirmé qu’« Il sera nécessaire que les usagers se sentent immergés dans cet univers. », l’immersion offre une toute autre dimension aux interactions avec les autres utilisateurs. On se croise, on se parle, on joue ensemble et la notion même de réseau social y trouve une nouvelle dynamique.
Un monde accessible à tous
Le principe de l’adhésion à cet univers repose sur la représentation de soi via un avatar. Celui-ci est choisi librement par l’internaute et peut être une reproduction de soi ou bien un animal fétiche par exemple. C’est au travers de cet avatar que l’on peut se livrer ensuite à différentes activités qui vont du jeu à l’activité professionnelle en passant par une simple sociabilisation avec autrui. Les possibilités sont multiples. Dès les années 90 on a pu voir se développer des environnements collaboratifs, dédiés aux réunions pour nombre d’entre eux. Plus tard, les développeurs de jeux s’en sont emparé et au début des années 2000 des plateformes comme Second Life ou le jeu World of Warcarft ont largement contribué à populariser ces environnements virtuels.
Un univers qui se veut durable
Les apôtres de ces nouveaux environnements numériques ne tarissent pas d’éloges sur les multiples possibilités qu’ils laissent entrevoir. Toutefois, il faut souligner qu’il s’agit d’une technologie encore récente et que beaucoup de choses restent à construire, voire même à imaginer. L’un des points forts de ces univers virtuels, c’est la constance et la pérennité affichée des éléments qui les composent. Ainsi par exemple, la voiture de sport de ses rêves, une fois acquise devient définitivement la propriété de son acheteur, lequel peut la retrouver à chaque visite là où il l’a laissée. On peut en outre envisager à terme la présence constante de certains personnages aux fonctions sociales ou professionnelles bien définies, tel qu’un responsable d’accueil pour une entreprise.
De nouvelles opportunités pour le monde économique ?
De grandes entreprises commerciales ont d’ors et déjà commencé à explorer les possibilités qui s’offrent à elles dans le métaverse. Ainsi, des marques comme Samsung, H&M, Carrefour, ou encore Nike et Adidas n’hésitent plus à s’y aventurer et investissent dans des espaces du monde virtuel The Sandbox. Encore une fois, il s’agit d’une évolution qui en est encore à ses débuts mais compte tenu de l’intérêt manifeste du monde économique pour ces nouveaux univers numériques, il est raisonnable de s’attendre ces prochaines années à les voir s’imposer comme des acteurs incontournables d’internet.