Info ou intox : les debunkers rétablissent la vérité et discréditent les supercheries
Jouons au jeu du « Avez-vous déjà ». Avez-vous déjà reçu un mail affirmant qu’en le relayant à tous vos contacts, vous permettrez à un enfant du tiers-monde d’aller à l’école ? Avez-vous déjà lu un article sur les réseaux soutenant qu’un OVNI a été aperçu dans la nuit du 11 septembre ? Avez-vous déjà vu une photo ou une vidéo qui semblait truquée ?
Vous avez répondu « oui » à au moins une de ces questions ? Félicitations, vous avez gagné. Comme de nombreux internautes, vous avez déjà eu affaire à une « intox », une « fake news », un « hoax ». Face à la recrudescence des fausses informations sur le Web, des debunkers se donnent pour mission de vérifier les faits, et de rétablir la vérité. Qui sont les debunkers ? Comment savoir si vous êtes face à une intox ? On vous dit tout.
Les debunkers de hoax font du fact-checking : décryptage des termes
Qu’est-ce qu’un debunker ?
Debunker est un anglicisme qui signifie « démystificateur ». Certains journaux en ligne, plateformes collaboratives et personnalités endossent ce rôle. Leurs missions ? Vérifier les faits, exposer les fausses informations, et rétablir la vérité.
Qu’est-ce qu’un hoax ?
« Fausse information », « intox », « fake news », « hoax »… Ces termes désignent tous une supercherie, une information fausse ou invérifiable, voire une arnaque. Les principaux vecteurs de diffusion des hoax sont les réseaux sociaux, et les courriers électroniques.
Qu’est-ce que le fact-checking ?
Le fact-checking, ou vérification des faits, consiste à vérifier l’authenticité des faits et l’exactitude des chiffres présentés dans les médias.
Exemples de debunkers reconnus dans le milieu : James Randi et Philip J. Klass
Citons James Randi, le plus célèbre démystificateur outre-Atlantique. Figure internationale du scepticisme, il s’amusait notamment à discréditer les faux guérisseurs et autres imposteurs.
Philip J. Klass, lui, était un journaliste et ufologue américain. Il recueillait, analysait et interprétait les données relatives aux phénomènes des objets volants non identifiés (OVNI). Reconnu comme le plus grand ufosceptique de son époque, il a notamment réfuté un supposé crash d’OVNI dans l’affaire Roswell.
Ces plateformes collaboratives de fact-checking qui luttent contre la duperie
Des plateformes en ligne permettent de vérifier l’authenticité d’une information, d’une photographie, d’une vidéo, etc. Elles sont collaboratives : si vous avez un doute sur la véracité d’une information, sur l’exactitude d’un chiffre, ou sur l’authenticité d’une photographie, vous pouvez soumettre une demande de vérification à l’équipe. Voici quelques exemples de plateformes :
Hoaxbuster (www.hoaxbuster.com) ;
Hoaxkiller (www.hoaxkiller.fr) ;
Debunkers de hoax (www.debunkersdehoax.org) ;
Captain Fact (www.captainfact.io).
Les journaux se mettent au fact-checking pour combattre la désinformation
Le journal Libération crée CheckNews en 2017
Libération met à la disposition de ses lecteurs une plateforme en ligne où ils peuvent poser leurs questions : CheckNews. Les domaines étudiés sont vastes : environnement, politique, immigration, économie, et bien sûr… Covid ! Voici un exemple de fait démenti en septembre 2021 : « Arc de Triomphe empaqueté : le projet de Christo n’a-t-il vraiment rien coûté au contribuable français ? ».
Le journal Le Monde crée Les Décodeurs en 2014
Le service de fact-checking du journal Le Monde s’appelle Les Décodeurs. L’équipe des Décodeurs procède à des vérifications factuelles, et décrypte l'actualité du moment. Les domaines étudiés sont vastes également, voici un exemple de sujet traité en octobre 2021 : « Les personnes vaccinées ne développent pas le sida, comme l’affirme un site complotiste ».
Comment savoir si vous êtes face à une intox ?
En vous intéressant aux éléments qui vous paraissent douteux, pour lesquels aucune preuve n’est avancée ! Parfois, une tromperie ou une arnaque se voit comme un palmier au milieu du désert. Mais souvent, c’est plus insidieux… Quelques indices peuvent vous aider à repérer la supercherie :
L’offre est trop alléchante. On vous propose de vous envoyer un smartphone dernière génération gratuitement, à condition que vous relayiez le mail à tous vos contacts ? C’est une arnaque. Personne n’est aussi généreux !
L’identité de l’auteur est introuvable.
On vous interpelle avec un « Ceci n’est pas une blague, lisez attentivement ».
Le message décrit une situation poignante ou alarmante, censée vous susciter de l’émotion, et parfois même de la culpabilité. Cela peut-être un appel à la solidarité ou à la justice, une alerte virus…
On vous incite à diffuser le message avec un propos du type : « Transférez cette information à tous vos contacts ».
Les fake news sont des messages souvent bien construits et argumentés. Les vraies informations sont habilement mélangées aux fausses, conférant ainsi une allure crédible au propos. Maintenant que vous connaissez ou redécouvrez l’existence de quelques outils et astuces pour ne pas vous faire avoir, vous pouvez aiguiser votre esprit critique, et démêler plus aisément le vrai du faux.